Championnat du monde des 7 ans : 25% des finalistes estampillés Z !

Harry Allen, médaillé d’or : « Kumina Della Caccia est le meilleur cheval de 7 ans que j'ai jamais monté ».

Harry Allen (22 ans) était plutôt détendu : « Kumina Della Caccia est arrivée yearling dans nos écuries de Ballywater et a été vendue aux enchères d'Aloga l'année dernière. Sa nouvelle propriétaire et cavalière est l’Étasunienne Adrienne Sternlicht. Elle a monté Kumina pendant quelques temps, puis elle me l’a confiée à nouveau. Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que je continuerai à la monter jusqu'à ses 8 ans, et ensuite, on verra. Je ne dis pas cela parce que Kumina Della Caccia vient d’être sacrée Championne du monde, mais c'est vraiment la meilleure jument de 7 ans que j'ai jamais montée, martèle Harry Allen. Cette année, nous avons concouru à Aix-la-Chapelle et à Chantilly et son pire résultat a été 4 points, ce qui est assez exceptionnel. Cela ne préconisait en rien sur ce que nous allions faire au Championnat du monde, mais de tels résultats mettent en confiance. Car après avoir fait un sans faute à Aix-la-Chapelle, nous devions bien être capables de faire pareil à Lanaken ».

Philip Rüping, médaillé d’argent : « Finir deuxième derrière un Irlandais, c'est comme gagner ».

Philip Rüping (Casanina PS) a manqué l'or d'une demi-seconde et n'a aucune idée de l'endroit où il aurait pu aller plus vite. « Pour moi, ce barrage s'est déroulé exactement comme nous l'avions prévu. J'avais le bon rythme, les distances étaient correctes et nous avons parcouru la dernière ligne en sept foulées (sourires). Je suis donc content de la façon dont les choses se sont déroulées et content de Casanina qui a fait plus que son maximum. Et vous savez quoi ? En regardant quand on voit comment se passent ces mondiaux, il n'y a aucune honte à terminer à la deuxième place derrière un Irlandais. Au contraire, cela vaut une victoire » (rires). Rüping ne sait pas ce que sera le futur de Casanina PS : « Elle va d’abord pouvoir se reposer un peu. Paul Schockemöhle va organiser ses ventes aux enchères en décembre (PSI). Peut-être la mettra-t-il en vente à cette occasion ? Je n'ai aucune idée de l'impact que peut avoir ce titre de vice-championne du monde ».

Renée de Weert, médaillée de bronze : « J’étais perdue dans la dernière ligne ».

Renée de Weert ne pouvait masquer son émotion en évoquant sa médaille de bronze : « C'est un rêve qui devient réalité. J'ai toujours été folle de Labantrix que je montais déjà à l’âge de 4 et 5 ans. Par la suite, Monique, la fille de Henk, l'a reprise, mais cette année, elle est revenue sous ma selle. Lors du Championnat de Jeunes chevaux des Pays-Bas, nous avions également terminé troisième. C'était déjà très bien, mais cette médaille de bronze dépasse mes espérances les plus folles ». Renée de Weert était naturellement toute joyeuse, tout en sachant rester critique : « J'aurais pu faire la dernière ligne en sept foulées au lieu de huit. Huit était le plan initial et je m'y suis tenue. J’aurais peut-être dû tout donner dans cette dernière ligne, mais pas sûr que même avec une foulée de moins, c’eut été suffisant pour remporter l'or ».

La lignée Morsink

Calida Z (Cornet Obolensky x Carthago Z) s'est classée cinquième avec Gerben Morsink. Calina Z est la mère de Calida Z et de Zekina Z (Zandor Z), son premier produit. Sous la selle de Gerben Morsink, Zekina Z avait été championne du monde des 6 ans et, un an plus tard, elle a décroché le bronze chez les 7 ans.

La fille de Calina, Quilina Z (Quinar Z), a également donné naissance à Chaqui Z (Chacco Blue), qui s’est qualifié pour trois finales consécutives à Zangersheide. Plus tard, Chaqui Z a remporté une médaille d’or au Championnat d’Europe de Göteborg avec Shane Sweetnam. Gerben Morsink a quant à lui remporté l'or et l'argent en Championnat d’Europe juniors avec Calina Z.

Il n'est donc pas du tout étonnant de voir sa fille Calida Z participer à la finale et au barrage de ce Championnat du monde. Elle s'est classée cinquième, après une faute sur le dernier obstacle et a terminé juste derrière Scala du Piedroux Z avec Virginie Thonon.

L'éleveur Henk van den Broek : « J’ai des troubles du sommeil pendant les mondiaux ».

L'éleveur du médaillé de bronze, Labantrix, n’est autre qu’Henk van den Broek qui avait monté la mère de ce cheval, Abantrix (Abantos), en concours. « Il y a quelques temps, j'avais racheté quelques poulinières d'un client décédé. Abantrix en faisait partie. Cet éleveur avait également fait naître Cantos et son fils Dacantos. À l'époque, Patrick Lemmen était mon cavalier maison et, il y a huit ans, il avait décroché la médaille de bronze aux Championnats du monde avec ce Dacantos, l’année où Christian Ahlmann avait remporté le titre avec Hui Buh (Cornado I) ».

Labantrix est le dernier produit d'Abantrix, qui a porté elle-même son poulain. A l'époque, Henk van den Broek entraînait les étalons de Nijhof et a ainsi fait la connaissance d'Eldorado van de Zeshoek. « Abantrix était très respectueuse, mais elle manquait un peu de moyens. Du coup, ayant bien connu Eldorado, je n’ai pas eu à chercher bien loin pour lui apporter cette puissance ».  Et cela a plutôt bien porté ses fruits à ces Championnats du monde. Et cela a provoqué quelques émotions chez sa cavalière, Renée de Weert. Henk van den Broek peut le comprendre : « Renée travaille pour moi depuis quatre ans et se donne sans compter. Elle n'a pas beaucoup d’expérience à ce niveau, au cours de sa carrière, elle n’a pas dû monter plus de trois épreuves comptant pour le classement mondial. Ces dernières années, Labantrix avait manqué de peu la qualification néerlandaise pour les mondiaux. Cette année, elle y est parvenue. Ce n'est pas vraiment une surprise, car ces dernières années, Labantrix manquait encore un peu de force. Elle devait prendre de la puissance, ce n'était qu’une question de temps ». Aujourd'hui, elle a complètement mûri et semble au sommet de son art, comme a pu le constater Henk van de Broek, qui a lui-même été Champion du monde des 6 ans à son époque : « c’était au temps de la piste en herbe, c’est dire si cela remonte à loin », rigole Henk. 

Ainsi, il est bien placé pour évaluer la valeur des finalistes de ces championnats. « Il est très difficile de faire des pronostics. Mais en général, le dimanche, nous voyons régulièrement des chevaux que l’on retrouve sur des parcours de 1,50 m et plus quelques années plus tard ». Vendre n'est pas le but premier d’Henk van den Broek : « Vente ou pas vente, je ne mangerai pas moins pour autant. Dès le premier jour, Labantrix a suscité un certain intérêt. Je leur ai dit de m'appeler la semaine suivante. Pourquoi ? Le premier jour, ils montrent de l'intérêt, mais si votre cheval fait une faute le deuxième jour, vous n'entendez plus jamais parler d'eux. Leur intérêt s’envole. La personne qui rappelle une semaine plus tard est vraiment intéressée », a appris Henk van den Broek. « Se qualifier pour les mondiaux est en soi une bonne chose. Avec un tel résultat, on met déjà son écurie et son élevage en lumière. Pour moi, c'est le plus beau concours de l'année. Après Aix-la-Chapelle, évidemment. La différence, c'est que je dors mal pendant les Championnats du monde. Bien sûr, j'ai toujours bon espoir que les choses se passent bien, mais je ne peux rien faire contre ce trouble du sommeil pendant Lanaken ».’